Gilles Ortlieb

Pavillon Moïana

Frontispice de Michel Potage.

2017 ‒ 40 pages ‒ 12 x 17 cm

Ce doit être l’une des toutes premières caractéristiques, l’une des propriétés de la douleur que de ne pas se partager ; et celle qu’on éprouve devant la maladie d’un proche (d’un tout proche, en l’occurence : mon frère) pas plus que celles contre lesquelles celui-ci se débat, avec une intensité, une combativité variables selon les jours, devant nos yeux.

Une voix toujours plus alentie, des membres toujours plus minces, au toucher, à travers les draps ou le survêtement. L’os. On en vient fatalement à se dire qu’il ne restera bientôt plus que cela, l’os.

La coquetterie littéraire n’a point sa place ici. De cette attente «avant que l’horizontalité ne l’emporte sur tout le reste», de cette agonie d’un homme sur le point de mourir, du quotidien d’un malade sans protection dans ce qu’il a de plus désarmant, décrits avec un prosaïsme délibéré, il ne reste que l’essentiel : une odeur evanescente ou une sensation diffuse.

  • 500 exemplaires sur vélin.
    12 euros.