Joë Bousquet

Mallarmé le sorcier

Préface de Jean Frémon.

Portraits de Joë Bousquet par Pierre Cabanne.

56 pages ‒ 14 x 22 cm

Ce poète aux oreilles pointues, un faune, c’est-à-dire pour moi un homme dégénéré a bien mérité de l’esprit. Il a, riche de toutes les ressources créatrices, touché le fond du non espoir. L’homme sans humanité, sans amour n’est même pas inhumain. Mallarmé est le Dieu, l’idole de tout écrivain universitaire. Il a réussi à porter aux nues l’idée de Science et la suivant dans cette assomption s’est élevé avec elle jusqu’à incarner dans une parfaite transparence le mythe originel de toute science : Narcisse. Il a si parfaitement incarné Narcisse que cette incarnation ne se réfléchit pas dans son œuvre : il est Narcisse.

En 1948, Joë Bousquet donne à la revue Les Lettres une étude singulière, entre haine et admiration, sur Stéphane Mallarmé. D’une plume étonnamment acerbe, il y délaisse l’onirisme de sa poésie pour affronter l’idéal de celui qu’il nomme “le sorcier de Tournon”. S’il lui est “impossible de négliger son œuvre”, le texte demeure un réquisitoire obstiné contre les prétentions du maître maudit. En retraçant son parcours littéraire, Bousquet tranche la conception mallarméenne de la fiction, fait voler en éclats le fardeau de l’ambitieux poète et plaint son approche de la condition humaine.

Notre édition est augmentée de nombreuses notes et variantes inédites issues des brouillons manuscrits de Joë Bousquet (certains reproduits en fac-similé) où l’acidité, loin de décroître, ne cesse de surprendre. 

ISBN : 978.2.37792.093.8
  • 500 exemplaires sur vélin.
    15 euros.